Avant qu’un médicament n’arrive dans les pharmacies, il traverse un long parcours semé d’étapes scientifiques, réglementaires et techniques. Au cœur de ce processus, les entreprises fédérées par l’AFSSI jouent un rôle discret mais déterminant. Ces acteurs non cliniques constituent une force motrice de l’innovation en santé humaine et animale, à la croisée de la recherche et de l’industrie.
Les maillons invisibles de la chaîne de l’innovation
Derrière chaque nouveau médicament, il y a plus de dix ans de recherche, 1,5 milliard d’euros d’investissement, et des milliers de molécules testées pour qu’une seule atteigne le patient.
Entre les laboratoires académiques, qui découvrent les premières pistes thérapeutiques, et les essais cliniques menés sur l’humain, les entreprises de l’AFSSI (Association Française des Sociétés de Services et d’Innovation) occupent une place charnière : elles réalisent les essais non cliniques, étape cruciale pour évaluer la sécurité et l’efficacité des composés avant toute expérimentation sur l’Humain.
Elles sont environ 300 sociétés à œuvrer dans ce domaine en France, représentant 20 000 emplois et 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont près de la moitié à l’export. Un poids économique, mais surtout scientifique, qui place la France parmi les leaders européens de la R&D non clinique.
Entre science, éthique et sécurité
Ces entreprises naviguent dans un environnement hautement encadré, où la sécurité du patient reste la priorité absolue.
Elles s’appuient à la fois sur des modèles animaux, encore indispensables pour comprendre les effets d’un médicament dans un organisme vivant, et sur des méthodes alternatives comme les approches in silico (modélisation informatique) ou in vitro (cultures cellulaires, organoïdes, organes sur puces).
L’objectif : réduire le recours à l’animal tout en garantissant la fiabilité scientifique des résultats.
Le bien-être animal fait d’ailleurs partie intégrante de leur démarche. Les structures affiliées à l’AFSSI respectent un cadre réglementaire parmi les plus exigeants d’Europe, conforme à la directive 2010/63/UE, sous la supervision de comités d’éthique indépendants.
Un écosystème à préserver
Dans un contexte mondial où la recherche se concentre de plus en plus dans les grands groupes et les hubs internationaux, l’écosystème français des entreprises non cliniques se distingue par sa diversité et son agilité.
Ces PME et start-up, souvent méconnues, constituent un chaînon essentiel entre la découverte scientifique et l’innovation thérapeutique.
Sans elles, les promesses des laboratoires resteraient souvent à l’état de théorie, la France seraient plus dépendantes des grandes nations extra-européennes et un savoir-faire important disparaîtrait.

