Les 20 et 21 novembre 2024 se tenait le 6ème meeting international organisĂ© par l’association britannique RSPCA (SociĂ©tĂ© Royale pour la PrĂ©vention de la CruautĂ© envers les Animaux) sur le thème du raffinement en recherche animale, avec un focus sur les procĂ©dures de sĂ©vĂ©ritĂ©s importantes. Nous en avons profitĂ© pour interroger Barney Reed, responsable « Science and policy » au dĂ©partement « Animals in Science » de RSPCA.
Pouvez-vous nous parler de RSPCA et du rôle du Département « Animals in Science » ?
Barney Reed : L’association RSPCA, créée en 1824, est la plus ancienne association au monde traitant du bien-ĂŞtre des animaux. Le but principal du dĂ©partement « Animals in Science » est d’arriver Ă un point oĂą les recherches importantes pourront ĂŞtre menĂ©es sans causer aucune douleur aux animaux. Nous travaillons aussi Ă rĂ©duire la souffrance et amĂ©liorer la bien-traitance, tant que les animaux seront utilisĂ©s. Nous recevons beaucoup de soutien de la part de la communautĂ© scientifique et des principales parties prenantes, grâce Ă notre politique basĂ©e sur les preuves, Ă des dĂ©cennies d’expĂ©rience et notre approche pratique et constructive.
Pourquoi vous focaliser sur les procédures sévères ?
B.R. : Tous les niveaux de souffrance sont un sujet pour nous tous, mais il y a des prĂ©occupations particulières concernant les animaux qui souffrent le plus. Nous estimons Ă 10 millions le nombre d’animaux qui, chaque annĂ©e dans le monde, sont soumis Ă un degrĂ© de souffrance sĂ©vère dans des expĂ©rimentations. Cela inclut les souffrances physiques, la dĂ©tresse psychologique, ou bien encore des sensations comme la nausĂ©e. Il est essentiel de partager les approches permettant d’Ă©viter et de rĂ©duire les souffrances sĂ©vères et nous apprĂ©cions l’engagement de la communautĂ© scientifique Ă travailler tous ensemble pour atteindre cet objectif : nous ne pourrions pas y parvenir sans leur aide.
Depuis 2012, nous avons Ă©tabli des groupes d’experts afin d’identifier des opportunitĂ©s pour raffiner des procĂ©dures, des modèles ou des tests spĂ©cifiques, et nous avons produit des guides dĂ©taillĂ©s, faciles d’utilisation, afin d’aider les personnes qui rĂ©visent les protocoles sĂ©vères dans les institutions. Nos Ă©vènements internationaux rĂ©unissent des centaines de personnes pour promouvoir des approches pratiques afin d’Ă©viter et rĂ©duire ces souffrances sĂ©vères. Depuis 2014, nous avons observĂ© une diminution de 67% des expĂ©riences causant des souffrances sĂ©vères au Royaume-Uni, et d’autres personnes dans le monde utilisent avec succès nos ressources et idĂ©es dans le but d’Ă©liminer ces souffrances.
Depuis 2014, nous avons observĂ© 67% de rĂ©duction des expĂ©riences causant des souffrances sĂ©vères au Royaume-Uni, et d’autres personnes dans le monde utilisent avec succès nos ressources et idĂ©es dans le but d’Ă©liminer ces souffrances
RSPCA est une association britannique, alors pourquoi organisez-vous des Ă©vènements dans d’autres pays ?
B.R. : L’utilisation d’animaux en science est un sujet mondial et tout le monde doit soigneusement penser aux aspects lĂ©gaux, Ă©thiques, scientifiques et de bien-ĂŞtre animal qui sont en jeu. Notre manière de faire, une approche constructiviste et pratique, est soutenue par ceux qui sont impliquĂ©s dans la règlementation, l’utilisation et le soin des animaux de laboratoire Ă travers le monde. Nos sĂ©minaires internationaux « Focus on severe suffering » sont très apprĂ©ciĂ©s et nous sommes souvent approchĂ©s par diverses organisations proposant de co-organiser de futurs Ă©vènements. Jusqu’ici, nous avons collaborĂ© avec des organismes publics et privĂ©s, mais aussi avec des sociĂ©tĂ©s professionnelles, afin d’organiser des sĂ©minaires en Belgique, en Allemagne, en Grèce, en Suède, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et, dĂ©sormais, en France.
Quels retours avez-vous reçus après cet évènement en France ? Quels sont les résultats attendus ?
B.R. : Les participants nous ont dit qu’ils avaient beaucoup apprĂ©ciĂ© les opportunitĂ©s de discuter de ce sujet avec de nombreux collègues d’autres structures et de dĂ©couvrir de nouvelles idĂ©es pour rĂ©duire ou Ă©viter la souffrance sĂ©vère. Nous espĂ©rons que les participants seront motivĂ©s Ă implĂ©menter ces changements de pratiques au sein de leurs organisations. Les exemples prĂ©sentĂ©s durant cet Ă©vènement incluaient des protocoles amĂ©liorĂ©s pour Ă©valuer le bien-ĂŞtre des animaux ; des procĂ©dures raffinĂ©es et des pratiques de soin ; ou bien encore des approches alternatives pour rĂ©pondre Ă la question de recherches qui n’impliquent pas des animaux subissant des souffrances sĂ©vères.
Nous encourageons vivement les professionnels Ă utiliser notre feuille de route pour examiner et affiner les procĂ©dures dans leurs propres institutions (cela fonctionne Ă©galement très bien pour les procĂ©dures modĂ©rĂ©es et lĂ©gères). Tout ceci bĂ©nĂ©ficiera aux animaux, Ă la science et au bien-ĂŞtre des collaborateurs, Ă©tant donnĂ© que s’occuper des animaux expĂ©rimentant des souffrances sĂ©vères est une cause majeure de fatigue compassionnelle.
Le RSPCA souhaite remercier toutes les organisations qui ont participĂ© Ă la mise en place de cet Ă©vènement et qui en ont fait un succès : Sanofi (qui a gracieusement hĂ©bergĂ© l’Ă©vènement), l’Afstal, le FC3R, le Gircor, l’Opal, le RĂ©seau National SBEA, le RĂ©seau National C2EA et DCL Solutions.

Lire le rĂ©sumĂ© de l’Ă©vènement (EN), par RSPCA
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