La mini-puberté est un phénomène méconnu de la plupart d’entre nous. Pourtant, elle est suspectée d’être essentielle pour le développement de nombreux mécanismes endocriniens liés aux organes sexuels, tant féminins que masculins. Une capsule diffusée sur France Culture le 17 juin 2025 aborde de potentielles premières réponses obtenues chez la souris femelle.
Apporter des réponses au sujet de la mini-puberté, c’est enlever un voile sur un phénomène encore méconnu, même de la communauté scientifique. Néanmoins, une récente étude menée sur des souris tend à donner les premières pistes de réponses. Au micro de la journaliste de La science CQFD, la chercheuse Céline Guignon de la faculté de pharmacie de l’Université Paris Cité présente ses récents résultats chez le souris.
Pour observer l’importance et les effets de cette mini-puberté, la stratégie de la chercheuse a été… de la bloquer. Pour ce faire, elle injecte un médicament chez une jeune souris. Ce dernier ira bloquer une hormone mère de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculo-stimulante, des molécules cruciales dans le bon fonctionnement du système reproducteur féminin. En tant normal sur cette période ces deux hormones, ainsi que l’œstradiol, sont produites en très grande quantité – quantité grandement diminuée après inhibition de l’expression de l’hormone mère (-80% de LH et de FSH ; -50% d’œstradiol). Mais quelles en ont été les conséquences ?
Pour répondre à cette question, la chercheuse a observé les cycles et prélevé les ovaires de souris à différents temps de vie et :
- a analysé l’expression des gènes connus dans différents processus connus (comme l’ovulation par exemple) ;
- les a tranchés et analysés au microscope.
Son équipe et elle n’ont alors observé aucune incidence sur le déclenchement de la puberté, ni sur la cyclicité sexuelle, ni même sur la vie reproductive des animaux. Cependant, il y a bel et bien eu un impact sur la ménopause. Cet impact s’est caractérisé sur un retard de ce phénomène et donc, un rallongement de la fertilité chez les souris traitées. À l’origine de cette extension de fertilité : un plus grand nombre de follicules de la réserve (donc de potentiels ovules), permettant aux souris de puiser plus longtemps avant l’arrêt de la fertilité.
Au-delà de la découverte, la chercheuse espère qu’à l’avenir cela permettra de mieux connaître la mini-puberté chez la femme et chez les enfants prématurés.