La maintenance des colonies représente en 2023, en France, jusqu’à 540 000 utilisations d’animaux. Un article publié par l’Université de Lausanne souligne l’importance de la congélation du sperme d’ animaux au génotype précieux afin éviter une reproduction de lignées qui n’est pas toujours nécessaire.
Les animaux génétiquement modifiés représentent des modèles de choix en recherche pour étudier des pathologies humaines bien précises. De la maladie de Parkinson, à la dystrophie de Duchenne, en passant par la mucoviscidose, ces rongeurs ont permis des avancées considérables dans la compréhension de ces maladies et dans l’élaboration de traitements.
Pourtant, une lignée n’est pas forcément utilisée en continu dans un laboratoire. À la fin d’un projet, la question de sa conservation se pose. Plutôt que de poursuivre l’élevage, une option s’offre aux scientifiques : congeler le sperme des mâles et « réanimer » la lignée lorsque le besoin se présente. Selon Michelle Blom, directrice des animaleries de l’Université de Lausanne, cette technique de cryoconservation permet de ranimer, des années plus tard, une lignée stockée : il suffit de décongeler l’échantillon puis de féconder des ovocytes d’animaux non modifiés. Les nouveau-nés ne possèdent alors que la moitié du patrimoine génétique modifié ; un croisement entre deux individus de cette première génération suffit à restaurer la lignée complète en seulement quelques mois.
En plus de réduire le nombre d’animaux utilisés et élevés pour la recherche, la cryoconservation s’inscrit pleinement dans les principes des 3R et présente un avantage économique majeur. À l’heure où les budgets de recherche subissent des coupes de plus en plus sévères, cette technique apparaît comme une solution éthique, fiable et financièrement durable, appelée à devenir la norme dans les laboratoires soucieux de concilier excellence scientifique et bien-être animal.