Le média scientifique The Conversation a publié le 28 avril 2025 un article écrit par des chercheurs de l’Université de Grenoble Alpes au sujet d’une découverte qui permettrait d’identifier la maladie de Parkinson à un stade précoce, synonyme de grand espoir pour mieux traiter ce trouble.
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui touche 272 000 personnes en 2025 dans l’Hexagone. Cette maladie se manifeste souvent à un âge avancé et le diagnostic est bien souvent effectué trop tardivement pour pouvoir établir une approche curative. Pour palier ce problème, une équipe grenobloise a développé une méthode de « dépistage » basée sur la résonance magnétique nucléaire (RMN). Techniquement, la RMN s’appuie sur le même principe physique que l’IRM clinique, mais elle n’obtient pas des images : elle dresse le spectre chimique du sang (dans ce cas) et révèle ainsi la signature des petites molécules (métabolites) issues de l’activité biologique. Et c’est certaines de ces molécules qui ont attisé la curiosité des scientifiques.
Les chercheurs ont isolé, au sein de trois modèles animaux complémentaires (des rats, des souris et des macaques), un cocktail de six petites molécules dont les niveaux, combinés, signalent la maladie avant même que n’apparaissent les premiers troubles moteurs. Ce biomarqueur a ensuite été retrouvé dans le sang de patients de novo, pas encore traités : il les distingue des volontaires sains avec une sensibilité et une spécificité élevées. Mieux, trois de ces six métabolites se rapprochent des valeurs normales sous traitement dopaminergique, ouvrant la voie à un suivi simple et peu invasif de l’efficacité thérapeutique.
L’étude rappelle aussi le rôle essentiel des modèles animaux dans le développement du médicament. En effet, ils permettent d’éliminer quelque 40% des candidats-médicaments jugés trop risqués, alors que les modèles in vitro ou in silico n’offrent pas, pour l’instant, une transposabilité supérieure.
En somme, cette avancée suggère qu’un simple prélèvement sanguin pourrait bientôt permettre de dépister Parkinson très en amont et d’ajuster les traitements au fil du temps, illustrant la synergie entre recherche fondamentale et bénéfice clinique.