Dans un article publié en 2025 dans le Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France, la Dre Isabelle Schwartz-Cornil (INRAE, Université Paris-Saclay) et du Dr Édouard Sage (Hôpital Foch) développent leurs récentes recherches, alliant expertise vétérinaire et chirurgie humaine, offre un regard unique sur la transplantation d’organes et le rôle déterminant du porc dans ce domaine.
Dans ce passionnant survol, les auteurs rappellent d’abord un chiffre clé : 157 494 greffes d’organes solides ont été répertoriées dans le monde en 2022, alors que plus de 100 000 patients attendaient un greffon aux États-Unis début 2024. Un défi majeur demeure la pénurie d’organes, et la survie à cinq ans pour la greffe pulmonaire plafonne encore autour de 60 %.
Face à ces enjeux, le porc se révèle un modèle préclinique précieux. Sa physiologie et la proximité de sa masse corporelle avec celle de l’humain ont grandement fait progresser les approches chirurgicales et la maîtrise de l’immunosuppression. Plus encore, grâce aux percées en édition du génome, le porc pourrait offrir une réponse innovante à la rareté des greffons via la xénotransplantation : la modification ciblée de gènes responsables du rejet hyper‑aigu et d’autres phénomènes immunitaires laisse entrevoir de nouveaux horizons thérapeutiques.
L’article met aussi l’accent sur les techniques de conservation et de reconditionnement des organes avant leur transplantation, à l’image de la perfusion ex vivo, désormais testée avec succès pour améliorer la viabilité des poumons. Complétées par des stratégies d’induction de tolérance, ces avancées ouvrent la voie à une amélioration nette de la qualité et de la durée de vie des greffons.
En associant données chiffrées, rigueur scientifique et perspectives audacieuses, les Drs Schwartz-Cornil et Sage dessinent ainsi l’avenir de la transplantation : un futur où les limites actuelles pourraient être franchies grâce au modèle porcin, au bénéfice de milliers de patients en attente d’une greffe salvatrice.