Les statistiques pour lâannĂ©e 2023 concernant lâutilisation des animaux Ă des fins scientifiques en France publiĂ©es par le MinistĂšre de la recherche et de l’enseignement supĂ©rieur rĂ©vĂšlent des tendances marquantes et des Ă©volutions notables. Voici les principaux points Ă retenir :
Les animaux utilisés
Ăvolution globale de l'utilisation des animaux
En 2023, le nombre total dâutilisations dâanimaux dans des procĂ©dures expĂ©rimentales sâĂ©lĂšve Ă 1 507 403, ce qui reprĂ©sente une baisse de 18,5 % par rapport Ă 2022.
Cette diminution est calculĂ©e en excluant les animaux utilisĂ©s pour le « maintien des colonies gĂ©nĂ©tiquement altĂ©rĂ©es », une catĂ©gorie qui a connu une forte augmentation depuis 2022 en raison de nouvelles modifications dans la directive europĂ©enne. Celle-ci comptabilise dorĂ©navant les animaux ayant subi une procĂ©dure invasive permettant de les identifier gĂ©nĂ©tiquement mais qui n’ont pas Ă©tĂ© utilisĂ©s dans une procĂ©dure expĂ©rimentale. En consĂ©quence, le nombre dâanimaux dans cette catĂ©gorie est passĂ© de 278 199 en 2022 Ă 539 351 en 2023.
En incluant cette catĂ©gorie, le nombre total d’utilisations d’animaux pour la recherche a diminuĂ© de 3,8% depuis 2022.Â
Attention, pour plus de robustesse, les mĂ©thodes de calcul de cette catĂ©gorie dâanimaux ont Ă©voluĂ© depuis lâannĂ©e derniĂšre et les chiffres indiquĂ©s pour 2022 ont Ă©tĂ© actualisĂ©s (sans que le nombre total dâutilisations nâen soit affectĂ©).
Finalité des utilisations d'animaux
La principale utilisation des animaux Ă des fins scientifiques (30,7%) concerne la recherche fondamentale qui consiste Ă comprendre comment fonctionne le vivant. Au sein de cette catĂ©gorie, l’Ă©tude du systĂšme nerveux central concerne prĂšs d’un tiers des utilisations suivi par l’Ă©tude du systĂšme immunitaire et la recherche en cancĂ©rologie.
La recherche appliquĂ©e (ou translationnelle), qui va permettre de mettre au point des traitements, concerne 19,1% des utilisations. Ces applications se concentrent Ă 29% autour du cancer et Ă 15,9% pour les pathologies infectieuses. Notons que les applications concernant les animaux (c’est-Ă -dire leurs maladies, leur bien-ĂȘtre et leur nutrition) comptent pour 20,9% des utilisations de la recherche appliquĂ©e.
Les Ă©tudes toxicologiques et rĂ©glementaires qui vont permettre de s’assurer de l’innocuitĂ© des traitements mis au point dans les phases prĂ©cĂ©dentes concernent 22% des utilisations.
La catĂ©gorie « Maintien des colonies gĂ©nĂ©tiquement altĂ©rĂ©s » qui comptabilise dorĂ©navant de nouveaux animaux (comme expliquĂ© plus haut) reprĂ©sente quant Ă elle 24% des utilisations d’animaux en recherche (contre 3,7% en 2021 et 11% en 2022).
Réutilisation des animaux
RĂ©duire le nombre d’animaux utilisĂ©s en recherche passe aussi par la rĂ©utilisation d’animaux dans plusieurs procĂ©dures expĂ©rimentales selon des rĂšgles dĂ©finies par l’article 16 de la Directive 2010/63/UE (les animaux concernĂ©s sont ceux ayant subi des procĂ©dures lĂ©gĂšres ou modĂ©rĂ©es, la rĂ©utilisation ne peut se faire sans avis vĂ©tĂ©rinaire). Le nombre global de rĂ©utilisations reste trĂšs faible puisqu’il Ă©tait de 0,81% en 2023. Toutefois, il faut noter une forte disparitĂ© selon les espĂšces puisque le taux de rĂ©utilisation des chevaux et apparentĂ©s est de 83,5%, des chats de 61,4%, des chiens de 36,2% et des macaques Ă longue queue de 32,9%.
Rappels pour l'Europe
Depuis 2009, les tests sur les cosmétiques impliquant des animaux sont interdits.
Depuis 2010, lâutilisation des grands singes (chimpanzĂ©s, gorilles, orangs-outans) dans la recherche est interdite.